Bonjour ! Comme je vous l'avais annoncé, aujourd'hui, je vous donne ma chronique sur le Nechtaànomicon de ma très chère amie Manon. Elle était curieuse de savoir ce que je pourrais dire sur Nechtaàn, donc je lui ai dit que je le relirais pour que ça soit bien frais dans ma tête... et me voilà ! Un avis plus détaillé que celui que j'avais déjà pu faire sur BookNode ou Amazon =] Bonne lecture !
Mon avis : Je commencerais par dire que cette saison 1 du Nechtaànomicon fut un grand coup de coeur, comme souvent avec les livres de Manon.
On y trouve un narrateur drôle et rafraichissant, qui permet de poser les bases de l'histoire et de l'univers sans que ça soit ennuyant ou rébarbatif. Avec cette seconde lecture, et la remise sur le devant de la scène d'une saga que j'ai adorée il y a quelques années, je pourrais même dire qu'il ressemble un peu à celui des Orphelins Baudelaire, à commenter et à documenter le récit et l'univers avec dérision et accablement. Un univers auquel l'auteur reste fidèle tout du long. On est dans un monde cruel, sombre, vicieux, où rien n'est facile, rien n'est plaisant, du moins pas dans l'entourage immédiat des personnages. Et Manon n'essaie pas de changer ça, ne veut pas d'un monde meilleur. Elle se contente (j'aime pas ce verbe, parce qu'on dirait qu'il n'y a pas de travail derrière, pas de profondeur, ce qui n'est pas le cas !) d'y faire évoluer ses personnages. Personnages qu'elle n'essaie pas de changer non plus, ni de les rendre autre que ce qu'ils sont. Elle reste fidèle à ce qu'elle a bâti, sans tomber dans les travers que l'on voit trop souvent aujourd'hui, dans lesquels les badboys sont en fait des gros bisounours avec une armure. Elle le dit elle-même : Nechtaàn n'est pas un héros, ni même un anti-héros. C'est un méchant. On a été prévenu. Si je continue sur les personnages, je dirais qu'ils sont bien construits, fidèles à eux-mêmes tout au long du récit. Ici, pas de rédemption ou de grand vilain qui se trouve un coeur, puisqu'il n'en a pas de toute façon. On découvre Nechtaàn de façon assez brutale, mais en même temps, le narrateur nous avait mis en garde. Cette scène a le mérite de nous plonger directement dans l'ambiance, sans chichi, et de nous démontrer clairement que l'avertissement n'était pas juste pour faire joli ou titiller notre intérêt. Les autres personnages, qui gravitent autour de la glorieuse (ahem) personne de Nechtaàn ne sont pas en reste non plus ! Abygaël, sa "première épouse", mérite aussi le détour, à la fois puissante et si fragile, femme forte malgré son statut, tout en contradiction et interrogation. Elle est si bien ficelée et réaliste (autant que peut l'être une sorcière descendante de Morrigane liée à un démon — Ar’narakhe pardon (j'ai pas envie de me faire trucider par Nechtaàn, comprenez bien) —) dans ce monde proposé par l'auteure. Les autres femmes, si elles gravitent autour du vilain, sont sous sa coupe ou celle d'un autre, méritent qu'on s'arrête sur elles, et Manon a réussi à leur donner une véritable identité et une vraie place dans l'histoire. Elles sont cruciales, importantes, puissantes, même si le contexte tant à les faire sous-estimer leur puissance. Même jusqu'à la petite Livia. On devine aisément, par la rébellion d'Abygaël (et par la nouvelle Le Requiem de la Sorser'tan (gratuite !) en ce qui concerne l'autre sorcière), qu'elles pourraient mettre à leurs pieds le monde, mais que ce sont leurs choix, faits en âme et conscience, qui font qu'elles sont satisfaites de leur existence (bon, ce n'est peut-être pas tout à fait vrai pour Aby). C'est aussi ce qui fait l'une des forces de ce récit : tout le monde ne fait pas forcément le "bon" choix. Ça donne un naturel, un réalisme aux personnages. Les mâles sont quant à eux aussi incroyablement construits, chacun tour à tour délectables et détestables, toujours fidèles à leurs valeurs (même si ce n'est qu'un certain ego). Mention spéciale au Prince de Valachya, Aleksandr, qui n'a pas fini de faire tourner des têtes (n'hésitez pas à aller lire Le Requiem de la Sorser'tan pour le découvrir un peu plus, ainsi que la superbe Bluenn). Malgré leurs nombreux défauts, ou peut-être (sûrement) grâce à eux, on se surprend à aimer chacun de ces personnages, mêmes les plus cruels. C'est là l'une des plus grandes prouesses de Manon, à mon avis, avec leur réalisme. Le seul qui manque un peu de profondeur est, à mes yeux, Nechtaël, Raphaël, Cesare, peu importe le nom que vous voulez lui donner (on s'embrouille mais on arrive toujours à suivre, oui oui !). La chose est justifiée par le fait que chaque point de vue correspond à un personnage dans le "camp" de Nechtaàn et donc bien plus habitué aux Narakhes qu'aux Aëls... Oui oui, même Abygaël, qui se rebiffe. Peut-être que Manon, dans la suite prévue, nous donnera un peu plus d'informations sur ce Pape-Guerrier et les Aëls... peut-être pas ! Ça pourrait être sympa... mais, comme le narrateur nous le rappelle si bien à la fin, ça s'appelle le Nechtaànomicon. Je gage que le démon a déjà bien suffisamment dû criser en voyant la place occupée par son ennemi dans "son" roman ! Si j'enchaîne sur le sujet des points de vue (je fais bien mes transitions, hein ? =| ), le passage de l'un à l'autre, permet d'avoir une vision d'ensemble de l'histoire, d'ajouter de la profondeur à l'univers et aux personnages. De voir chacun dans le regard d'un autre, d'explorer un peu plus toutes les subtilités de Chtonya, la dimension où évoluent Nechtaàn et les autres. Ces points de vue permettent aussi, à mon sens et en plus du narrateur, de bien jongler avec les descriptions. Il y en a juste assez, bien glissées où il faut, pour qu'elles ne ralentissent pas le rythme. Même l'instant de contemplation d'Abygaël quand elle repense à ses années avec Nechtaàn, s'il m'a semblé un chouya trop long (mais pas trop), était à sa juste place dans le récit. Les descriptions m'ont également semblé très visuelles, suscitant l'imagination et l'émotion (qu'elle soit bonne ou mauvaise). C'est leur rôle me direz-vous... mais récemment j'ai appris que ça pouvait ne pas être le cas dans tous les romans ! Donc un bon point pour Manon. Un autre pour savoir mener ses lecteurs à la baguette. La fin nous laisse sur notre... faim (ahah) et on ne peut empêcher l'impatience de grandir en nous, à cause de toutes ces questions encore sans réponses. Questions que le narrateur s'amuse à rappeler, et même à en ajouter quelques unes qui ne nous avaient pas sauté aux yeux tout de suite... Bref, quand est-ce que la suite arrive ? J'ai l'impression d'être comme Livia, en manque, non pas du sang de Nechtaàn, mais de ses aventures. Le prochain livre à faire l'objet d'un avis sera "La Croisade des Carpates" de Vanessa et Diana Callico. Sur ce, je vous laisse à votre soirée =] Mangez des bonbons, ça sauve des dragons ** Bertie ~
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Bonjour à tous ! Pour commencer, je voudrais remercier les éditions L'ivre-Book et Lilian Ronchaud pour ce service presse (SP). Le Cauchemar de Cassandre est le premier livre que je lis dans ce cadre. Pour ceux qui ne connaissent pas ce système, il met en jeu deux parties : la maison d'édition et le blogueur. La première envoie un livre (service presse) au second afin qu'il puisse en faire un article sur son blog. Vous vous doutez bien que tout repose sur la confiance, il ne faudrait pas que le blogueur s'amuse à diffuser les oeuvres à tout le monde. Bref. Toujours est-il que les deux parties sont gagnantes à la fin : la maison d'édition voit ses livres gagner un peu de visibilité à chaque fois qu'un visiteur s'intéresse à la chronique du blogueur, et le blogueur est également plus visible car la maison d'édition (et parfois l'auteur) partage la chronique sur sa page facebook ou autre réseau social... Je ne blablaterais pas plus sur la chose et vous laisse avec mon avis sur Le Cauchemar de Cassandre.
Mon avis : Je vais commencer en disant que ce roman m'a laissé avec un avis mitigé. Sur certains points, il m'a satisfait, il m'a mené en haleine et j'ai même envie de découvrir le prochain tome pour avoir la suite... mais sur d'autres, je n'ai pas pu m'empêcher de tiquer tout au long du roman. C'est dommage, car si j'ai envie de connaître la suite, je ne suis pas certain de vouloir passer par la même sensation de frustration à chaque fois que je relèverais quelque chose qui m'importunerait. Néanmoins, cela reste un avis tout à fait personnel et subjectif, si bien que vous pouvez tout à fait adorer ce livre alors que moi-même je n'arrive pas encore très bien à me situer. "Que de mystère" me direz-vous ! "Allez, dis-nous pourquoi tout cela te perturbe tant !" J'y viens.
C'est surtout sur la forme que j'ai tiqué. Quelques fautes et incohérences subsistent dans le roman (l'étage de la chambre d'hôtel de Cassandre par exemple, ou pourquoi cherche-t-elle à ouvrir la fenêtre alors qu'elle l'a brisée plus tôt ? Comment Marchegiani grimpe-t-il sur le toit alors que Nathaniel a jeté l'échelle ? même si on se doute un peu que les policiers ont dû en amener une autre). Durant certains passages, j'ai aussi trouvé l'écriture un peu maladroite, à cause de nombreuses répétitions, ou bien encore des redondances au début des derniers chapitres. En effet, vers la fin, chacun commençait, ou presque, par une phrase du type "alors que y faisait ça et x ceci, z était en train de faire cela". Si ça nous explique bien que les événements sont simultanés, j'ai ressenti de la lassitude à rencontrer cette formulation si souvent. Le point de vue interne employé parfois par l'auteur amène également à de nombreuses répétitions, à mesure que les personnages découvrent les mêmes choses... à force, on connaît par coeur la tenue des goules, etc, et la sensation de lassitude et de lire toujours la même chose refait surface. C'est dommage. D'ailleurs, les vêtements des goules m'ont paru comme un peu cliché, non pas parce qu'elles portaient des t-shirts à l'effigie de groupes de hard rock/métal ou de scènes gores, des vêtements noirs, lunettes et autres, elles s'habillent comme elles en ont envie... mais parce qu'à cause de ces tenues, elle sont très vite cataloguées comme satanistes par les personnages, avant même que toute leur perversion soit dévoilée. Certaines descriptions me sont apparues comme trop longues et brisaient alors le rythme du récit. Cependant, elles témoignent du lourd travail de recherche fourni par l'auteur. Peut-être auraient-elles pu être disséminées un peu plus au fil des dialogues... Dialogues qui ont sonné parfois creux à mon oreille, notamment la longue tirade de l'épouse de Denis avant le rendez-vous ultime de celui-ci avec le médium. J'ai apprécié toutefois le côté très sombre et glauque, gore, donné à certaines scènes, qui sont bien souvent habituellement édulcorées dans ce style de livres, étonnamment. Comme si on avait peur de choquer le lecteur... crainte que J.B. Leblanc n'a pas ressentie, visiblement, pour mon plus grand plaisir. Le point qui m'a peut-être le plus troublé fut la faiblesse dans l'écriture des personnages féminins, tous en second plan, même Cassandre qui pourtant se voit octroyer une place dans le titre-même du roman. Si on a des personnages masculins très détaillés, bien construits dans leur psychologie, leur histoire, leur physique, les femmes restent superficielles, que ce soit les épouses des policiers, Cassandre ou même les goules… comme si l’auteur avait préféré s’attarder sur la profondeur des mâles et non celles des femmes qui ne sont au final pas vraiment actrices de leur vie, mais de simples spectatrices et victimes, malmenées par des hommes ou servant de faire-valoir (les phrases "Elle ne paraissait pas son âge et il s’en félicitait" et "Hélène n’était pas une femme effacée ou soumise, mais éperdument amoureuse et dévouée" m’ont particulièrement choqué)… Certes, les protagonistes sont surtout des mâles et le point de vue oscille souvent entre l’interne et l’omniscient, on voit donc les femmes à travers les yeux de ces hommes… Ça reste malgré tout dommage de ne pas les avoir un peu mieux exploitées... Il était néanmoins intéressant de passer du point de vue d'un personnage à un autre au fil des chapitres, se demandant comment chacun interagira avec l'autre et quelle est leur place dans le puzzle. Ce qui m'amène sur le fond maintenant. Le surnaturel met du temps à arriver vraiment, malgré l'apparition des goules dès les premiers chapitres. Le roman est au début construit comme une enquête policière et on a l'impression d'en être au dénouement (et donc à la fin) quand le surnaturel prend (enfin ?) un peu plus de place, vers la fin du premier tiers avec les échanges entre Nathaniel et l'exorciste. C'est déroutant. Malgré tout, l'enquête reste toujours prépondérante alors qu'on sait qui se cache derrière Kolber depuis un bon moment. J'ai aimé le fait qu'elle renforce le côté réaliste, qu'elle permette d'ancrer l'histoire dans le monde réel (chose assez peu faite dans les récits fantastiques où la police n'est qu'en arrière-plan, les protagonistes jamais menacés par elle) mais j'ai encore eu l'impression de longueur et de ralentissement du rythme à certains de ces passages. J'aime les thrillers, pour avoir savouré Chattam et Thilliez, et si le roman avait été un polar pur (et si on n'avait pas su l'identité du tueur à gages dès le début), j'aurais sûrement beaucoup plus apprécié les détails et le soin porté à ces passages... Peut-être parce que j'étais plus intéressé par le côté surnaturel, malgré le rythme effréné suggéré par l'écriture et la succession des scènes, j'ai eu du mal à vraiment m'y plonger sans me dire que ça ne faisait que retarder les passages avec l'exorciste. Cet exorciste est d'ailleurs mon point favori du roman ! J'aurais aimé le voir un peu plus au début de celui-ci et je trouve que les meilleurs chapitres sont ceux où il fait équipe avec Nathaniel pour remplir sa mission ! Je reste sur ma faim quant à sa véritable nature : pourquoi son visage semble-t-il changer pour vieillir et rajeunir tour à tour? Est-il un ange ou un démon, autre chose ? Il reste le personnage le plus intéressant, avec Nathaniel, dont il est fascinant de suivre la psyché. Ça serait bien pour connaître leur avenir que je lirais les deux autres tomes de cette trilogie. Oh et puis pour Cassandre aussi... qui devient réellement intrigante que dans les cinq derniers chapitres. Vous comprenez ainsi mieux (j'espère !) pourquoi je finis ma lecture avec la sensation de ne pas savoir si j'ai vraiment aimé ce roman ou si les choses relevées au-dessus m'ont empêché de m'y plonger complètement et d'oublier quelques défauts. Les vingt derniers chapitres sont vraiment les meilleurs, à mon avis, grâce à leur rythme effréné et la prépondérance du surnaturel... et dans lesquels l'enquête policière ne semble plus si "inutile" (car on connait l'identité du tueur à gages dès le début !) et enfin rentrer dans le jeu des événements surnaturels. C'est dommage que le reste traine un peu en longueur. Je m'interroge encore sur ma décision de poursuivre ou pas... même si j'en ai envie, ne serait-ce que pour savoir le fin mot de l'histoire et retrouver mon petit exorciste ! Peut-être que je me laisserais tenter ! En tout cas, si vous n'êtes pas du genre à chercher la petite bête, je pense que ce roman vous conviendra parfaitement ! Le prochain livre à faire l'objet d'un avis sera "Les Oubliés", plus particulièrement le tome 1, de Léna Jomahé. Sur ce, je vous laisse à votre soirée =] Mangez des bonbons, ça sauve des dragons ** Bertie ~ |
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